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JNÂNA (La Connaissance) 1

Commentaires Première Période (1958)

 

Il ne sert à rien de lire des livres instructifs si l'on n'est pas résolu à vivre ce qu'ils enseignent.

bénédictions
La Mère

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1.

1 — Il y a dans l'homme deux pouvoirs alliés : la Connaissance et la Sagesse. La Connaissance est ce qu'en tâtonnant le mental peut saisir de la vérité vue dans un milieu déformé; la Sagesse, ce que l'œil de la vision divine voit dans l'Esprit.

 

Quelqu'un a demandé : "Pourquoi les pouvoirs sont-ils alliés?"

Je suppose que l'on est habitué à voir dans l'homme toutes les choses qui se querellent, si bien que d'être allié suscite l'étonnement ! Mais les querelles ne sont qu'apparentes. En fait, nécessairement, tous les pouvoirs qui viennent des régions supérieures sont alliés. Et Sri Aurobindo dit de façon suffisamment claire, pour celui qui comprend, que l'un de ces pouvoirs appartient au mental et que l'autre appartient à l'Esprit. C'est justement cela la vérité profonde que Sri Aurobindo veut révéler dans son aphorisme, c'est que si le mental essaye d'avoir le second pouvoir, il ne le peut pas, puisque c'est un pouvoir qui appartient à l'Esprit et qui naît dans l'être humain avec la conscience spirituelle.

La connaissance est quelque chose que le mental peut obtenir avec beaucoup d'efforts, bien que ce ne soit pas la Connaissance véritable mais un aspect mental de la Connaissance; tandis que la Sagesse n'appartient pas du tout au mental, qui est tout à fait incapable de l'avoir parce que, en vérité, il ne sait même pas ce que c'est. Je le répète : la Sagesse est essentiellement un pouvoir de l'Esprit et elle ne naît qu'avec la conscience spirituelle.

Une question qu'il aurait été intéressant de poser, c'est ce que Sri Aurobindo veut dire quand il parle de "la vérité vue dans un milieu déformé". Quel est d'abord ce milieu déformé et que devient la Vérité dans un milieu déformé?

Comme toujours, ce que dit Sri Aurobindo peut avoir plusieurs sens superposés — l'un plus particulier, l'autre plus général.

Au sens le plus particulier, le milieu déformé est le milieu mental qui fonctionne dans l'ignorance et qui, par conséquent, est incapable d'exprimer la vérité dans sa pureté. Mais comme la vie tout entière est vécue dans l'ignorance, le milieu déformé est aussi l'atmosphère terrestre qui, tout entière, déforme la vérité qui essaye de s'exprimer à travers elle.

Et ici se trouve le point le plus subtil de cette phrase. Qu'est-ce que le mental peut saisir en tâtonnant? Nous savons qu'il tâtonne toujours, qu'il essaye de savoir, qu'il se trompe et qu'il revient à ses vieux essais, et qu'il en essaye d'autres, enfin... c'est une marche très, très trébuchante, mais qu'est-ce qu'il peut saisir de la Vérité? Est-ce un fragment, un morceau, quelque chose qui tout de même reste la Vérité, mais partielle, incomplète, ou est-ce quelque chose qui n'est plus la Vérité? C'est là le point intéressant.

Nous avons été habitués à entendre, peut-être avons-nous répété aussi bien des fois, que l'on ne peut avoir que des connaissances partielles, incomplètes, fragmentaires, et qui, par conséquent, ne peuvent pas être des connaissances vraies. Ce point de vue est assez banal et il suffit d'avoir étudié un peu dans sa vie pour s'en être rendu compte, mais ce que Sri Aurobindo veut dire par "la vérité vue dans un milieu déformé", est beaucoup plus intéressant que cela.

C'est la Vérité elle-même qui change d'aspect, c'est elle qui dans ce milieu-là n'est plus la Vérité, mais une déformation de la Vérité; et par conséquent, ce que l'on peut en saisir, ce n'est pas un morceau qui serait vrai, mais un aspect, l'apparence fausse d'une vérité qui elle-même s'est évanouie.

Je vais vous donner une image pour essayer de me faire comprendre. Ce n'est qu'une image et rien de plus, ne la prenez pas au pied de la lettre.

Si nous comparons la Vérité essentielle à une sphère de lumière blanche, éblouissante et sans tache, nous pouvons dire que dans le milieu mental, dans l'atmosphère mentale, cette lumière blanche, totale, se transforme en des milliers et des milliers de nuances qui ont chacune leur couleur distincte, parce qu'elles sont séparées l'une de l'autre — le milieu a déformé la lumière blanche et la fait percevoir comme d'innombrables couleurs différentes, rouge, vert, jaune, bleu, etc., qui sont parfois très discordantes, et le mental se saisit, non d'un petit morceau de lumière blanche de la sphère blanche, mais d'un certain nombre, plus ou moins grand, de petites lumières de couleurs différentes, avec lesquelles il ne peut même pas reconstituer la lumière blanche; par conséquent il ne peut pas atteindre la Vérité. Ce ne sont pas des fragments de vérité qu'il possède, mais une vérité décomposée. C'est un état de décomposition.

La Vérité est un tout, et tout est nécessaire. Le milieu déformé dans lequel vous voyez, l'atmosphère mentale, est impropre à manifester, ou à exprimer, ou même à percevoir tous les éléments — et on peut dire que c'est le meilleur qui échappe. On ne peut donc plus appeler cela la Vérité, mais quelque chose qui essentiellement est vrai et qui, là, dans l'atmosphère mentale, ne l'est plus du tout — une ignorance.

Ainsi, pour résumer, je dirai que la Connaissance telle que le mental humain peut la saisir est forcément une connaissance dans l'ignorance, on pourrait presque dire une connaissance ignorante.

La Sagesse, c'est la vision de la Vérité dans son essence, et de son application dans la manifestation.

12 septembre 1958

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2.

2 — L'inspiration est un courant ténu de brillante clarté qui jaillit d'une Connaissance vaste et éternelle. Elle dépasse la raison plus parfaitement que la raison ne dépasse la connaissance des sens.

 

Un certain nombre de questions posées sont : "Pourquoi Sri Aurobindo a-t-il dit comme cela?"... une chose ou l'autre.

Je pourrais répondre : "Il a dit comme cela, parce qu'il a vu comme cela." Mais il faut comprendre une chose pour commencer; ce sont des définitions que donne Sri Aurobindo, des définitions qu'il donne le plus souvent sous une forme paradoxale, pour nous obliger à réfléchir.

Il y a les définitions du dictionnaire qui sont les explications ordinaires des mots, la compréhension ordinaire, et qui ne vous font pas réfléchir. Ce que dit Sri Aurobindo est dit dans le but de briser la conception habituelle, afin de vous faire toucher une vérité plus profonde. Alors une quantité de questions sont ainsi éliminées.

L'effort qu'il faut faire, c'est de tâcher de trouver la connaissance plus profonde, la vérité plus profonde que Sri Aurobindo a exprimée de cette façon, qui n'est pas la façon courante de définir un mot.

Je retiendrai quelques questions, et une toute première qui m'a intéressée parce qu'elle vient d'un esprit réfléchi. La question porte sur le mot "connaissance" et compare l'emploi du mot tel que Sri Aurobindo le fait dans cet aphorisme et tel qu'il l'a fait dans l'aphorisme que nous avons lu la semaine dernière.

Quand, la semaine dernière, Sri Aurobindo opposait, si l'on peut dire, la connaissance à la Sagesse, il parlait de la connaissance telle qu'elle est pratiquée par la conscience humaine générale, la connaissance que l'on obtient par l'effort et lé développement mental, tandis qu'ici, au contraire, la connaissance dont il parle est la Connaissance essentielle, la Connaissance supramentale divine, la Connaissance par identité. C'est d'ailleurs pour cela, qu'ici, il la définit comme "vaste et éternelle", ce qui indique évidemment que ce n'est pas la connaissance humaine telle que nous la comprenons d'habitude.

Beaucoup de gens ont demandé pourquoi Sri Aurobindo a dit que le courant était "ténu". C'était pour faire une image expressive, une opposition frappante entre cette immensité de Connaissance divine, supramentale — l'origine de cette inspiration qui est infinie — et ce qu'un esprit humain peut en percevoir et en recevoir. Même lorsqu'on est en contact avec ces domaines, la quantité de ce que l'on en perçoit est minime, ténue; c'est comme un tout petit ruisseau, ou quelques gouttes qui tomberaient, et ces gouttes sont si pures, si brillantes, si complètes en elles-mêmes, qu'elles vous donnent la perception d'une inspiration merveilleuse, l'impression que vous avez touché à des domaines infinis et que vous vous êtes élevé très haut au-dessus de la condition humaine ordinaire — et pourtant ce n'est rien en comparaison de ce qui est à percevoir.

On a demandé aussi si l'être psychique¹, ou la conscience psychique, est le milieu à travers lequel se perçoit l'inspiration.

Généralement, oui. Le premier contact que l'on a avec les régions supérieures est un contact psychique. Certainement, avant d'avoir obtenu une ouverture psychique intérieure, il est difficile d'avoir des inspirations. Cela peut se produire d'une façon exceptionnelle et dans des conditions exceptionnelles, comme une grâce, mais le vrai contact se produit à travers le psychique, parce que la conscience psychique est le milieu le plus en rapport avec la Vérité divine.

 

¹Dans chaque forme évolutive, il y a la présence psychique qui suit le mouvement de l'évolution, prend forme progressivement autour de l'étincelle de la Conscience divine au centre de l'être, s'individualise de vie en vie, et devient l'être psychique.  

 

 


 

Plus tard, quand on a émergé de la conscience mentale dans une conscience supérieure au-delà du mental, même du mental supérieur, et que l'on s'ouvre aux régions du Surmental, et à travers le Surmental au Supramental, on peut recevoir directement les inspirations; et naturellement, à' ce moment-là, elles deviennent plus fréquentes, plus fournies si l'on peut dire, plus complètes. Vient un moment où l'on peut obtenir l'inspiration à volonté; mais évidemment cela exige un développement intérieur considérable.

L'inspiration, comme nous venons de le dire, provenant de régions très au-dessus du mental, dépasse en valeur et en qualité tout ce que le mental peut produire de plus haut, comme la raison. La raison est certainement au sommet de l'activité mentale humaine; elle peut critiquer et contrôler la connaissance telle qu'on l'acquiert à l'aide des sens. Bien des fois, il a été dit que les sens sont des moyens de connaissance tout à fait défectueux, qu'ils ne peuvent pas percevoir les choses telles qu'elles sont, que leurs renseignements sont superficiels et très souvent erronés. La raison dans l'homme, quand elle est pleinement développée, sait cela, et elle ne se fie pas à la connaissance des sens; c'est seulement quand on est infra-raisonnable, si je puis dire, que l'on croit que tout ce qu'on voit, tout ce qu'on entend, tout ce qu'on touche, est absolument vrai. Dès que l'on s'est développé dans la région de la raison supérieure, on sait que toutes ces notions sont presque essentiellement fausses et que l'on ne peut d'aucune façon se baser sur elles. Mais la connaissance que l'on reçoit de cette région supramentale ou divine dépasse tout ce que la raison peut concevoir et comprendre, au moins autant que la raison dépasse la connaissance des sens.

Un certain nombre de questions portent sur un point pratique : "Comment développer la capacité d'inspiration? Quelles sont les conditions pour recevoir l'inspiration et est-il possible de l'avoir d'une façon constante?"

J'ai déjà répondu à cela. Quand on s'ouvre aux régions supramentales, on se met dans les conditions qu'il faut pour avoir des inspirations constantes. Jusque-là, la meilleure méthode est de faire taire son mental autant qu'on le peut, de le tourner vers le haut et d'être dans un état de réceptivité silencieuse et attentive. Plus on peut établir un calme silencieux, parfait, dans le mental, plus on se rend capable de recevoir des inspirations.

On a demandé aussi si les inspirations sont de qualités différentes.

Dans leur origine, non. C'est toujours quelque chose qui descend des régions de la Connaissance pure et qui pénètre dans la partie la plus réceptive de l'être humain, la plus appropriée à la recevoir, mais ces inspirations peuvent s'appliquer à des domaines d'action différents; ce peut être des inspirations de connaissance pure, ce peut être aussi des inspirations pour aider à l'effort de progrès, et cela peut être aussi des inspirations pour des actions à accomplir, pour aider dans la réalisation pratique et extérieure. Mais il s'agit ici de l'emploi que l'on fait de l'inspiration, plutôt que de la qualité de l'inspiration — l'inspiration est toujours comme une goutte de lumière et de vérité qui réussit à pénétrer dans la conscience humaine.

Ce que la conscience humaine fera de cette goutte dépend de l'attitude, du besoin, de l'occasion, des circonstances; cela ne change pas la nature essentielle de l'inspiration, mais cela change l'emploi qu'on en fait, l'emploi pratique.

Quelques questions concernent la différence entre l'inspiration et l'intuition. Ce n'est pas la même chose;

mais je pense que nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet au cours de notre lecture, et quand Sri Aurobindo nous dira ce qu'il considère comme l'intuition, nous en reparlerons. 

D'une façon générale et presque absolue, si l'on veut vraiment profiter de cette lecture, comme de celle de tous les écrits de Sri Aurobindo, la meilleure méthode est celle-ci : après avoir rassemblé sa conscience, fixé son attention sur ce qu'on lit, il faut établir un minimum de tranquillité mentale — si l'on peut obtenir le silence parfait, c'est la meilleure chose — et arriver à un état d'immobilité cérébrale tel que l'attention devient semblable à la surface d'une eau absolument paisible. Alors la chose lue traverse cette surface et pénètre profondément dans l'être où elle est reçue avec le minimum de déformation; et après, quelquefois longtemps après, cela resurgit des profondeurs et se manifeste dans le cerveau avec sa pleine puissance de compréhension, non comme une connaissance acquise du dehors, mais comme une lumière que l'on portait au-dedans de soi.

De cette façon, la faculté de comprendre est à son maximum, tandis que si, en lisant, votre mental reste agité et qu'il essaye de raisonner et de comprendre immédiatement ce qu'il lit, vous perdez plus des trois quarts de la force, de la connaissance et de la vérité contenues dans les mots. Et si vous pouvez ne poser des questions que lorsque ce processus d'absorption et de réveil intérieur est accompli, eh bien, vous vous apercevrez qu'il y a beaucoup moins de choses à demander, parce que vous aurez mieux compris ce que vous avez lu.

19 septembre 1958

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6.

6 — J'ai appris, tard, que lorsque la raison mourait la Sagesse naissait; avant cette libération je n'avais que la connaissance.

 

Une fois de plus, il faut vous répéter que la forme de ces aphorismes est volontairement paradoxale afin de donner un petit choc au mental et de l'éveiller suffisamment pour qu'il fasse un effort de compréhension. Il ne faut pas prendre cela au pied de la lettre. Certaines personnes ont l'air de s'inquiéter à l'idée qu'il faut que la raison disparaisse pour devenir sage. Ce n'est pas cela, ce n'est pas du tout cela.

Il faut que la raison ne soit plus le sommet et le maître.

Pendant fort longtemps dans la vie, avant qu'on ne possède quelque chose qui ressemble à la Connaissance, il est indispensable que la raison soit le maître, autrement on est le jouet de ses impulsions, de ses fantaisies, de ses imaginations émotives plus ou moins déréglées et on risque d'aller très loin, non seulement de la sagesse mais même de la connaissance indispensable pour se conduire convenablement. Mais quand on est arrivé à gouverner toutes les parties inférieures de son être à l'aide de la raison, qui est le sommet de l'intelligence humaine ordinaire, alors, si l'on veut dépasser ce point, si l'on veut se libérer de la vie ordinaire, de la pensée ordinaire, de la vision ordinaire des choses, il faut, si je puis dire, monter sur la tête de la raison — non pas la fouler aux pieds avec mépris, mais s'en servir comme d'un marchepied pour gravir plus haut, au-delà d'elle, et atteindre quelque chose qui se soucie fort peu de ses décrets et qui peut se permettre d'être déraisonnable, parce que c'est une déraison supérieure, avec une lumière supérieure, quelque chose qui est au-delà de la connaissance ordinaire et qui reçoit ses inspirations d'en haut, de très haut, de la Sagesse divine.

Voilà ce que cela veut dire.

Quant à la connaissance dont Sri Aurobindo parle ici, c'est la connaissance ordinaire, ce n'est pas la connaissance par identité; c'est celle que l'on peut acquérir par l'intellect, par la pensée, par les moyens ordinaires.

Mais une fois de plus, et d'ailleurs nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet avec les aphorismes suivants, ne vous hâtez pas d'abandonner la raison avec la conviction que tout de suite vous entrerez dans la sagesse, parce qu'il faut être prêt pour entrer dans la sagesse, autrement on risque fort, en abandonnant la raison, d'entrer dans la déraison, ce qui est assez dangereux.

Bien des fois dans ce qu'il a écrit, particulièrement dans La Synthèse des Yoga., Sri Aurobindo nous met en garde contre les fantaisies de ceux qui croient pouvoir faire la sâdhanâ¹ sans avoir un contrôle sévère sur eux-mêmes, et qui écoutent toutes sortes d'inspirations qui les mènent à un déséquilibre dangereux où tous leurs désirs refoulés, cachés, secrets, se donnent jour sous prétexte de se libérer des conventions ordinaires et de la raison ordinaire.

On ne peut être libre qu'en jaillissant vers le haut, très haut au-dessus des passions humaines. On n'a le droit d'être libre que lorsqu'on a une liberté supérieure, non égoïste, et que l'on en a fini avec tous les désirs et toutes les impulsions.

 

¹Discipline spirituelle.  

 


 

Mais il ne faudrait pas non plus que les gens très raisonnables, très moraux selon les lois sociales ordinaires, se croient sages, parce que leur sagesse est une illusion et qu'elle n'a en elle aucune vérité profonde.

Il faut être au-dessus des lois pour pouvoir les violer, il faut être au-dessus des conventions pour pouvoir les .négliger, il faut être au-dessus de toutes les règles pour pouvoir les mépriser, et que le mobile de cette libération ne soit jamais un mobile égoïste, personnel, pour satisfaire une ambition ou agrandir sa personnalité, par supériorité, par mépris des autres, pour être au-dessus, du troupeau et pouvoir le regarder avec condescendance. Méfiez-vous quand vous sentez en vous ce sens de la supériorité et que vous regardez les autres ironiquement, d'un petit air : "Moi, je ne suis plus de cette étoffe-la" — à ce moment-là vous déraillez, et vous risquez de tomber dans un abîme.

Quand on entre vraiment dans la sagesse, la vraie sagesse, celle dont Sri Aurobindo parle ici, il n'y a plus de supérieur et d'inférieur, il n'y a qu'un jeu de forces où toute chose a sa place et son importance, et s'il y a une hiérarchie, c'est une hiérarchie de soumission au Suprême, ce n'est pas une hiérarchie de supériorité vis-à-vis de ce qui est au-dessous.

Et avec l'entendement humain, la raison humaine, la connaissance humaine, on est incapable de discerner cette hiérarchie-là; c'est seulement l'âme éveillée qui est capable de reconnaître une autre âme éveillée, alors le sens de la supériorité disparaît complètement.

La vraie sagesse ne vient que quand l'ego disparaît, et l'ego disparaît seulement quand vous êtes prêt à vous abandonner complètement au Seigneur suprême, sans aucun mobile personnel et sans en attendre aucun profit — quand on le fait parce qu'on ne peut pas faire autrement.

17 octobre 1958

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9.

9 — Ce que l'âme voit et l'expérience qu'elle fait, cela elle le connaît, tout le reste est apparence, préjugé et opinion.

 

Ceci revient à dire que toute connaissance qui n'est pas le résultat d'une" vision de l'âme ou de son expérience est une connaissance qui n'a pas de valeur vraie.

Mais immédiatement se pose la question, qui m'a été posée d'ailleurs : "Comment savoir ce que l'âme voit?"

Évidemment, il n'y a qu'une solution, c'est de devenir conscient de son âme, et ceci complète l'aphorisme : à moins que l'on ne soit conscient de son âme, on n'a pas la connaissance vraie. Par conséquent, le premier effort doit consister à trouver son âme au-dedans de soi, à s'unir à elle et à la laisser gouverner la vie.  

Certains demandent : "Comment savoir si c'est l'âme?" J'ai déjà répondu à cette question plusieurs fois. Ceux qui la posent, par le fait même qu'ils la posent, prouvent qu'ils ne sont pas conscients de leur âme, parce que de la minute où l'on est conscient de son âme et identifié à elle, on le sait d'une façon positive et on ne demande plus comment le savoir. Et cette expérience-là n'est pas une expérience qui se copie ou s'imagine, on ne peut pas faire semblant d'être en contact avec son âme — c'est une chose qui ne s'invente pas, qui ne se copie pas. Quand c'est l'âme qui gouverne la vie, on le sait d'une façon absolue et on ne questionne plus.

Mais l'utilité de l'aphorisme que nous venons de lire, c'est de vous faire comprendre que tout ce que vous croyez connaître, que vous avez appris ou même qui vous est venu au cours de la vie par des observations personnelles, des déductions personnelles, des comparaisons, tout cela est une connaissance très relative et sur laquelle vous ne pouvez pas établir un système de vie durable et vraiment efficace.

Nous avons répété cela combien de fois, que tout ce qui vient du mental est tout à fait relatif, que le mental, plus il est éduqué, plus il a suivi de disciplines, plus il est capable de prouver que ce qu'il avance ou ce qu'il dit est vrai. On peut prouver la vérité de toute chose par le raisonnement, mais cela ne veut pas dire pour autant que c'est vrai. Cela reste des opinions, des préjugés et une connaissance basée sur une apparence qui elle-même est plus que douteuse.

Ainsi, il semble n'y avoir qu'une porte de sortie, c'est d'aller à la recherche de son âme et de la trouver. Elle est là, elle ne se cache pas exprès, elle ne joue pas avec vous pour vous donner des difficultés; au contraire, elle fait beaucoup d'efforts pour que vous la trouviez et pour se faire entendre, seulement il y a entre elle et votre conscience active deux personnages, le vital et le mental, qui ont l'habitude de faire beaucoup de bruit.  Et comme ils font beaucoup de bruit et que l'âme n'en fait pas, ou en fait aussi peu que possible, leur bruit vous empêche d'entendre sa voix.

Quand vous voulez savoir ce qu'elle sait, votre âme, vous pouvez faire un effort intérieur, être très attentif, et en fait, si on est attentif, derrière ce bruit très extérieur du mental et du vital, on peut discerner quelque chose de très subtil, très tranquille, très paisible, qui sait, et qui dit ce que cela sait. Mais l'insistance des autres est si impérieuse et ça c'est si tranquille que, très facilement, on se trompe et qu'on écoute celui qui fait le plus de bruit, pour s'apercevoir après, le plus souvent, que c'était l'autre qui avait raison. Mais ça ne s'impose pas, ça ne vous oblige pas à l'écouter, parce que ça n'a pas de violence.

Quand vous hésitez, quand vous vous demandez que faire dans une circonstance ou une autre, il y a le désir, la préférence, à la fois mentale et vitale, qui poussent, qui insistent, qui s'affirment, qui s'imposent, et avec les meilleures raisons du monde font tout un argument, et si vous n'êtes pas sur vos gardes, si vous n'avez pas une forte discipline, si vous n'avez pas l'habitude de vous contrôler, ils finissent par vous convaincre qu'ils ont raison et, comme je le disais tout à l'heure, ça fait tant de bruit que vous n'entendez même pas la toute petite voix ou la toute petite indication très tranquille de l'âme qui dit : "Ne le fais pas."

Ce "ne le fais pas", cela arrive souvent, et d'un coup on le jette de côté comme une chose qui n'a pas de force et on suit son destin impulsif. Mais si, vraiment, on est sincère dans sa volonté de trouver la vérité et de la vivre, alors on apprend à écouter de mieux en mieux, on apprend à discerner de plus en plus, et même si cela coûte un effort, même si cela cause une douleur, on apprend à obéir.  Et même si l'on n'a obéi qu'une fois, c'est une aide puissante, c'est un progrès considérable sur le chemin du discernement entre ce qui est l'âme et ce qui ne l'est pas, et avec ce discernement et la sincérité nécessaire on est sûr d'arriver au but.

Mais il ne faut pas être pressé, il ne faut pas être impatient, il faut être très persévérant. On se trompe dix fois pour une où l'on fait ce qu'il faut, mais quand on se trompe, il ne faut pas tout abandonner et être désespéré, il faut se dire que la Grâce ne vous abandonne jamais et que la prochaine fois ce sera mieux.

Ainsi, en conclusion, nous dirons que pour connaître les choses telles qu'elles sont, il faut d'abord s'unir à son âme, et que pour s'unir à son âme, il faut le vouloir avec persistance et persévérance.

C'est seulement le degré de concentration sur le but qui peut diminuer la longueur du chemin.

14 novembre 1958

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10.

10 — Mon âme sait qu'elle est immortelle. Mais vous taillez en pièces un cadavre et triomphalement vous clamez : "Où donc est votre âme et où votre immortalité?"

 

On a beaucoup répété — mais à part quelques cas très peu compris — que c'est seulement le semblable qui peut connaître le semblable. Si l'on comprenait cela, il y aurait beaucoup d'ignorance qui disparaîtrait.

C'est seulement l'âme qui peut connaître l'âme, et dans chaque degré de l'être c'est seulement le degré équivalent qui peut reconnaître l'autre. C'est seulement le Divin qui peut connaître le Divin. Et c'est parce que nous portons en nous le Divin que nous sommes capables de Le voir et de Le reconnaître. Mais si nous essayons de comprendre quelque chose à la vie intérieure en nous servant de nos sens et de nos procédés extérieurs, nous sommes sûrs de n'aboutir qu'à un échec total et, aussi, à nous tromper totalement nous-mêmes.

Ainsi, quand on s'imagine pouvoir connaître les secrets de la Nature en restant dans une conscience purement physique, on se trompe tout à fait. Et cette habitude d'exiger des preuves concrètes et matérielles pour accepter la réalité de quelque chose est l'un des effets les plus évidents de l'ignorance; avec cette attitude-là, le premier sot venu s'imagine qu'il peut juger des choses les plus hautes, et il vient donner des démentis aux expériences les plus profondes.

Ce n'est certainement pas en disséquant un corps qui est mort, parce que l'âme en est partie, qu'on peut trouver cette âme. Si l'âme n'était pas partie, le corps ne serait pas mort! Et c'est pour nous faire toucher du doigt l'absurdité de cette prétention que Sri Aurobindo a écrit cet aphorisme.

Il s'applique à tous les jugements de l'esprit critique humain et à toutes les méthodes scientifiques quand elles veulent juger d'autre chose que des choses purement matérielles.

La conclusion est toujours la même : la seule attitude vraie est une attitude d'humilité, de respect silencieux devant ce que l'on ne connaît pas et d'aspiration intérieure pour sortir de son ignorance. C'est l'une des choses qui ferait le plus progresser l'humanité : respecter ce qu'elle ne connaît pas, reconnaître de bon gré qu'on ne sait pas et que, par conséquent, on ne peut pas juger. On fait constamment le contraire. On prononce des jugements définitifs sur des choses que l'on ne sait pas du tout, on dit d'un air péremptoire : "Ça c'est possible, et ça c'est impossible", alors que l'on ne sait même pas de quoi il s'agit. Et on prend des airs supérieurs parce qu'on doute de choses que l'on n'a jamais sues.

On croit que le doute est un signe de supériorité, alors que c'est un signe d'infériorité.

Le scepticisme et le doute sont deux des plus grands obstacles au progrès. Cela ajoute l'outrecuidance à l'ignorance.

21 novembre 1958

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11.

11— L'immortalité n'est pas la survie de la personnalité mentale après la mort, bien que ce soit vrai aussi, mais la possession éveillée du Moi qui est sans mort et sans naissance, et dont le corps n'est qu'un instrument et une ombre.

 

Il y a ici trois affirmations qui ont été l'objet de questions. D'abord : "Qu'est-ce que la personnalité mentale?"

Dans chaque être humain, le corps est animé par l'être vital et gouverné, ou partiellement gouverné, par un être mental. Ceci est une règle générale, mais le degré de formation et d'individualisation de l'être mental est très différent suivant les individus. Dans la grande masse des êtres humains, le mental est une chose fluide qui n'a pas d'organisation propre, et par conséquent ce n'est pas une personnalité. Et tant que le mental est comme cela, fluide, pas organisé, sans vie cohésive propre et sans personnalité, il ne survit pas. Ce qui constituait l'être mental se dissout dans l'état mental quand le corps, la substance qui constituait le corps, se dissout dans la substance physique.

Mais dès que l'être mental est constitué, organisé, individualisé et qu'il devient une personnalité, il ne dépend pas, il ne dépend plus du corps pour son existence, et par conséquent il lui survit. L'atmosphère mentale terrestre est remplie d'êtres, de personnalités mentales, qui vivent d'une façon tout à fait indépendante, même après la disparition du corps, et qui peuvent se réincarner dans un corps nouveau quand l'âme, c'est-à-dire le vrai Moi, se réincarne; celui-ci porte ainsi avec lui le souvenir de ses vies antérieures.

Mais ce n'est pas cela que Sri Aurobindo appelle immortalité. L'immortalité est une vie qui n'a ni commencement ni fin, qui ne naît pas et ne meurt pas, qui est tout à fait indépendante du corps — c'est la vie du Moi, l'être essentiel de chaque individualité, et elle n'est pas séparée du Moi universel. Et cet être essentiel a le sens de l'unité avec le Moi universel; en fait, il est une expression personnifiée, individualisée du Moi universel et cela n'a ni commencement ni fin, ni vie ni mort, cela existe éternellement et c'est cela qui est immortel. Quand nous sommes pleinement conscients de ce Moi, nous participons à sa vie éternelle et, par conséquent, nous sommes immortels.

Mais on fait une petite confusion sur ce mot immortalité — ce n'est pas nouveau, c'est une confusion qui s'est produite très souvent. Quand on parle d'immortalité, la plupart des gens comprennent qu'il s'agit d'une durée indéfinie du corps.

Le corps ne peut durer indéfiniment que si, tout d'abord, il devient pleinement conscient de ce Moi immortel et s'il s'unit à lui, s'identifie à lui, au point d'avoir la même capacité, la même faculté de transformation constante qui permet de suivre le mouvement universel, ce qui est une condition absolument indispensable pour la durée. C'est parce que le corps est fixe, parce qu'il ne suit pas le mouvement, parce qu'il ne peut pas se transformer avec une rapidité suffisante pour s'identifier constamment à l'évolution universelle qu'il se décompose et qu'il meurt. C'est sa fixité, sa dureté, son incapacité de se transformer qui le mettent dans l'obligation d'être détruit afin que sa substance retourne au domaine général de la substance physique et qu'il se reforme dans des formes nouvelles pour être apte à progresser encore. Mais généralement, quand on parle d'immortalité, les gens pensent qu'il s'agit de l'immortalité physique — il est bien entendu que jusqu'à présent elle n'a pas encore été réalisée.

Sri Aurobindo dit que c'est possible, et même que cela arrivera, mais il y met une condition : c'est que le corps soit supramentalisé et qu'il participe aux qualités de l'être supramental qui sont des qualités de plasticité et de transformation constante. Et quand Sri Aurobindo écrit que "le corps n'est qu'un instrument et une ombre", il parle du corps tel qu'il est maintenant, et sera encore pendant fort longtemps probablement. Il n'est que l'instrument du Moi, l'expression très inadéquate de ce Moi, et une ombre — une ombre, quelque chose d'imprécis et d'obscur en comparaison de la lumière et de la précision du Moi éternel.

Comment cette ombre, cet instrument peut-il servir au développement de l'âme, et comment en cultivant l'instrument on peut être utile aux vies postérieures, est une question qui ne manque pas d'intérêt.

Chaque fois que l'âme s'incarne dans un corps nouveau, elle vient avec l'intention de faire une expérience nouvelle qui l'aidera dans son développement et rendra .sa personnalité plus parfaite; c'est ainsi que, de vie en vie, l'être psychique se forme pour devenir une personnalité tout à fait consciente et indépendante qui, lorsqu'elle est arrivée au maximum de son développement, peut choisir non seulement le temps de son incarnation, mais le lieu, le but et l'œuvre à accomplir.

Sa descente dans un corps physique est nécessairement une descente dans l'obscurité, l'ignorance, l'inconscience, et, pendant fort longtemps, elle doit travailler simplement pour amener un peu de conscience dans la matière du corps avant de pouvoir s'en servir pour faire l'expérience qu'elle est venue faire. Ainsi, si par une méthode raisonnée, clairvoyante, nous cultivons le corps, nous aidons en même temps à la croissance de l'âme, à son progrès et à son illumination.

La culture physique consiste à mettre de la conscience dans les cellules du corps. On le sait ou on ne le sait pas, mais c'est un fait. Quand nous nous concentrons pour faire agir nos muscles en accord avec notre volonté, quand nous faisons effort pour assouplir nos membres, pour leur donner une agilité ou une force ou une résistance ou une plasticité qu'ils n'ont pas naturellement, nous infusons dans les cellules de ce corps une conscience qui ne s'y trouvait point, et ainsi nous en faisons un instrument homogène, réceptif, et qui progresse dans et par son action. C'est cela l'importance capitale du développement physique. Naturellement, ce n'est pas là seule chose qui amène la conscience dans le corps, mais c'est une chose qui agit d'une façon tout à fait générale, ce qui est rare. Je vous ai dit plusieurs fois déjà que l'artiste infuse une conscience très grande dans ses mains, l'intellectuel dans son cerveau, mais c'est une chose pour ainsi dire locale, tandis que la culture physique a une action plus générale. Et quand on voit les résultats absolument merveilleux de cette culture, quand on observe à quel point le corps peut se perfectionner, on comprend combien cela peut être utile à l'action de l'être psychique qui est venu dans cette matière car naturellement, quand il est en possession d'un instrument organisé, harmonisé, plein de force, de souplesse et de possibilités, cela favorise considérablement son travail.

Je ne dis pas que les gens qui font de la culture physique le font dans ce but, parce que très peu savent que tel est le résultat, mais qu'ils le sachent ou non, le résultat est là. Et d'ailleurs, si on est un peu sensitif, quand on voit bouger le corps d'un être qui a fait de la culture physique raisonnée et méthodique, on voit une lumière, une conscience, une vie qui n'existe pas dans les autres.

Il y a beaucoup de gens qui voient les choses d'une façon tout à fait extérieure et qui disent : "Ces ouvriers, par exemple, qui sont obligés de faire des travaux de force et qui, pour les besoins de leur métier, apprennent à porter des poids considérables, eux aussi se font des muscles, et au lieu de passer leur temps comme des aristocrates à faire des exercices qui n'ont pas un résultat extérieur très utile, au moins eux, ils produisent quelque chose..." C'est une ignorance, parce qu'il y a une différence essentielle entre des muscles qui ont été développés par une utilisation spéciale, localisée et limitée, et des muscles qui sont tous cultivés volontairement et harmonieusement selon un programme d'ensemble qui ne laisse rien sans travail et sans exercice.

Les gens, comme les ouvriers ou les paysans, qui ont une occupation spéciale et qui développent spécialement certains muscles, ont toujours une déformation professionnelle, et cela n'aide d'aucune façon spéciale à leur progrès psychique, parce que la vie tout entière aide nécessairement au progrès psychique mais d'une façon si inconsciente et si lente que ce pauvre psychique doit revenir encore et encore et encore, et indéfiniment, pour arriver à ses fins. Par conséquent, nous pouvons dire sans risquer de nous tromper que la culture physique, c'est la sâdhanâ du corps, et que toute sâdhanâ aide nécessairement à hâter l'arrivée au but. Plus on le fait consciemment, plus le résultat est prompt et général, mais même si on le fait sans voir plus loin que le bout de ses doigts, ou de ses pieds ou de son nez, on aide au développement total.

Pour finir, on peut dire que toute discipline, quelle qu'elle soit, si on la suit rigoureusement, sincèrement, volontairement, est une aide considérable, car elle permet à la vie terrestre d'atteindre plus rapidement son but et la prépare à recevoir la vie nouvelle. Se discipliner, c'est hâter l'arrivée de cette vie nouvelle et le contact avec la réalité supramentale.

Tel qu'il est, le corps physique n'est vraiment qu'une ombre très défigurée de la vie éternelle du Moi, mais ce corps physique est capable d'un développement progressif; à travers chaque formation individuelle la substance physique progresse, et un jour elle sera capable d'établir un pont entre la vie physique telle que nous la connaissons et la vie supramentale qui se manifestera.

28 novembre 1958

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