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Paroles De La Mére

From CWM volume 13 to CWM volume 15 (details)

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Le secret de l’union durable.

   Que vous unissiez vos existences physiques, vos intérêts maté - riels, que vous vous associiez pour faire face ensemble aux diffi - cultés et aux succès, aux défaites et aux victoires de la vie, c’est la base même du mariage, mais vous savez déjà que cela ne suffit pas.

   Que vous soyez unis dans les sensations, que vous ayez les mêmes goûts et les mêmes jouissances esthétiques, que vous vibriez en commun aux mêmes choses, et l’un par l’autre, et l’un pour l’autre, c’est bien, c’est nécessaire, mais ce n’est pas assez.

  Que vous soyez un dans les sentiments profonds, que votre affection, votre tendresse réciproques ne varient pas en dépit de tous les heurts de l’existence, qu’elles résistent aux fatigues, aux énervements, aux déceptions ; que vous soyez toujours et dans tous les cas heureux, les plus heureux, d’être ensemble ; que vous trouviez, en toute circonstance, l’un près de l’autre, le repos, la paix et la joie, c’est bien, c’est très bien, c’est indis - pensable, mais ce n’est pas assez.

  Que vous unissiez vos mentalités, que vos pensées s’accordent et se complètent, que vos préoccupations et vos découvertes intellectuelles soient partagées ; en résumé, que votre sphère d’activité mentale se fasse identique par un élargissement et un enrichissement acquis par les deux à la fois, c’est bien, c’est tout à fait nécessaire, mais ce n’est pas assez.

   Par-delà tout cela, au fond, au centre, au sommet de l’être, il est une Vérité s uprême de l’être, l umière Éternelle, indépen - dante de toute circonstance de naissance, de pays, de milieu, d’éducation ; origine, cause et maître de notre développement spirituel, c’est Cela qui donne à notre existence son orientation définitive ; c’est Cela qui décide de notre destinée ; c’est dans la conscience de Cela qu’il faut s’unir. Être un dans l’aspiration et l’ascension, avancer du même pas sur le même chemin spiri - tuel, tel est le secret de l’union durable.

ref.

 

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Le souvenir des vies antérieures

Si l'on voulait vraiment dire les choses, il faudrait tout dire, avec tous les détails, parce que, parmi les innombrables expériences que j'ai eues depuis quelque quatre-vingts ans, il y en a de si diverses, de si contradictoires en apparence, que l'on peut dire au fond : tout est possible. Alors, dire une chose sur les vies antérieures sans reprendre le fil de toutes les choses, c'est ouvrir la porte au dogmatisme. Ils diront un jour : "Mère a dit ceci, Mère a dit cela..." et c'est comme cela que se font les dogmes, hélas.

Donc, étant donné la multitude des expériences et qu'il est impossible que je passe ma vie à parler et à écrire, dites-vous bien que tout est possible et ne soyez pas dogmatiques. Je peux cependant vous donner quelques indications générales.

C'est seulement quand on s'est identifié consciemment à son Origine divine que l'on peut en toute vérité parler de mémoire de ses vies antérieures. Sri Aurobindo parle d'une manifestation progressive de l'Esprit dans les formes qu'il habite. Quand on est arrivé au sommet de cette manifestation, on a une vue plongeante sur le chemin déjà parcouru et on se souvient.

Mais il ne s'agit pas d'un souvenir à la manière mentale. Ceux qui prétendent avoir été tel seigneur du Moyen Age, ou tel personnage vivant à tel endroit, à telle époque, sont des fantaisistes; ils sont simplement victimes de leur imagination mentale. Ce qui reste des vies antérieures, en effet, ce ne sont pas de belles images d'Épinal où vous vous voyez en grand seigneur dans un château, ou en général victorieux à la tête d'une armée — ça, c'est du roman. Ce qui reste, c'est le souvenir des INSTANTS où l'être psychique a émergé des profondeurs de votre être et s'est révélé à vous, c'est-à-dire le souvenir des instants où vous avez été pleinement conscient. Ce développement de la conscience se fait progressivement à travers l'évolution, et la mémoire des vies passées se limite généralement aux instants critiques de cette évolution, aux grands tournants décisifs qui ont marqué un progrès de votre conscience.

Au moment où l'on vit de telles minutes dans une vie, on ne se préoccupe pas du tout de se souvenir qu'on est Monsieur Untel, vivant à tel endroit et à telle époque — ce n'est pas le souvenir de votre état civil qui reste. Au contraire, on perd conscience de ces petites choses extérieures, accessoires, périssables, pour être tout entier dans le flamboiement de cette révélation de l'âme ou de ce contact divin. Quand on se souvient de ces minutes de nos vies passées, ce souvenir a une telle intensité qu'il semble encore tout proche, encore vivant, et bien plus vivant que la plupart des souvenirs ordinaires de notre vie présente. Parfois, dans les rêves, quand on entre en contact avec certains plans de conscience, on peut avoir des souvenirs qui ont cette intensité, cette couleur vibrante si je puis dire, tellement plus intense que les couleurs et les choses du monde physique. Car ce sont des moments de vraie conscience, et alors tout se revêt d'un éclat extraordinaire, tout est vibrant, tout est chargé d'une qualité qui échappe à notre regard ordinaire.

Ces minutes de contact avec l'âme sont souvent celles qui marquent un tournant décisif dans une vie, un pas en avant, un progrès de conscience, et cela correspond fréquemment à une crise, à une situation d'une extrême intensité, quand il se produit un appel dans l'être tout entier, un appel si fort que la conscience intérieure perce les couches inconscientes qui l'enveloppent et se révèle toute lumineuse à la surface. Cet appel très fort de l'être peut aussi provoquer la descente d'une émanation divine, d'une individualité, d'un aspect divin, qui se joint à votre individualité à un moment donné pour faire un travail donné, gagner telle bataille, exprimer telle ou telle chose. Puis le travail fini, cette émanation le plus souvent se retire. Alors il se peut que l'on garde le souvenir des circonstances qui ont entouré ces minutes de révélation ou d'inspiration, que l'on revoie un paysage, la couleur d'un vêtement que l'on portait, la couleur de sa propre peau, les choses qui vous entouraient a. cette minute — tout cela est fixé d'une façon, indélébile avec une intensité extraordinaire, parce que, alors, les choses de la vie ordinaire se révèlent aussi dans leur vraie intensité, leur vraie couleur. La conscience qui se révèle en vous, révèle en même temps la conscience qui est dans les choses. A l'aide de ces détails, on peut parfois reconstituer l'époque à laquelle on vivait ou l'action accomplie, deviner le pays où l'on se trouvait, mais il est très facile aussi de faire du roman et de prendre son imagination pour la réalité.

Il ne faudrait pas croire, cependant, que tous les souvenirs de vies antérieures soient ceux de moments de grande crise, de mission importante ou de révélation. Ce sont parfois des minutes très simples, transparentes, où une harmonie intégrale de l'être s'est exprimée, une harmonie parfaite. Et cela peut correspondre à des situations extérieures tout à fait insignifiantes.

En dehors des choses immédiates qui vous entourent à cette minute, en dehors de cette minute de contact avec votre être psychique, il ne reste rien. Une fois passé l'instant privilégié, l'être psychique se renfonce dans sa somnolence intérieure et toute la vie extérieure se fond dans une grisaille monotone dont il ne reste pas trace. D'ailleurs, il se produit un peu le même phénomène au cours de la vie que vous vivez actuellement : en dehors des instants d'exception où vous êtes à un sommet de votre être, mental, vital ou même physique, le reste de votre existence semble se fondre dans une couleur neutre sans grand intérêt où il importe très peu d'avoir été à tel endroit plutôt qu'à tel autre et d'avoir fait telle chose plutôt que telle autre. Si vous essayez, tout d'un coup, de regarder votre vie comme pour rassembler son essence, vingt ans ou trente ou quarante ans derrière vous, vous verrez jaillir spontanément deux ou trois images qui auront été les minutes vraies de votre vie, et tout le reste s'efface. Un choix spontané s'opère dans votre conscience et une élimination formidable. Ceci vous donnera un peu l'idée de ce qui se produit avec les vies antérieures : un choix de quelques instants particuliers, et une élimination immense.

Bien sûr, les premières vies sont très rudimentaires et il n'en reste que peu de chose, des souvenirs très espacés, mais plus on progresse en conscience, plus l'être psychique est consciemment associé aux activités extérieures, et plus les souvenirs se font nombreux, cohérents, précis; mais encore une fois, le souvenir qui reste, c'est celui du contact avec l'âme, et parfois celui des choses qui se sont trouvées associées à la révélation psychique — pas l'état civil ni les décors changeants. Et ceci explique pourquoi les prétendus souvenirs de vies animales relèvent de la plus haute fantaisie : l'étincelle divine est chez eux trop enfouie pour venir consciemment à la surface et s'associer à la vie extérieure. Il faut devenir un être totalement conscient, dans toutes les parties de son être, totalement uni à son origine divine, pour pouvoir dire vraiment que l'on se souvient de ses vies antérieures.

1958 (1)

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Mère de la souffrance et de le moyen de sortir

   Tu vois, dans l’état actuel du monde, les circonstances sont tou ‑ jours difficiles. l e monde tout entier est dans un état de lutte, de conflit entre les forces de vérité et de lumière et tout ce qui s’y oppose, tout ce qui ne veut pas changer, ce qui représente cette partie du passé qui est fixe, rigide et qui refuse de s’en aller. Naturellement, chaque individu éprouve ses propres diffi ‑ cultés et fait face aux mêmes obstacles.

   Pour toi, il n’y a qu’une solution. C’est une soumission totale, complète et sans réserve. Ce que je veux dire, c’est que tu dois faire le don non seulement de tes actions, de ton tra ‑ vail, de tes ambitions, mais aussi de tous tes sentiments, en ce sens que tout ce que tu fais, tout ce que tu es, c’est exclusive ‑ ment pour le d ivin. a lors tu te sens au ‑ dessus des réactions humaines autour de toi — non seulement au ‑ dessus mais pro ‑ tégé par le mur de la g râce divine. Une fois que tu n’as plus de désirs, plus d’attachements, une fois que tu as renoncé à la nécessité de recevoir une récompense des êtres humains quels qu’ils soient — sachant que la seule récompense qui soit digne d’être reçue est celle qui vient du s uprême, et qu’elle ne te fera jamais défaut —, une fois que tu as renoncé à l’attachement à tous les êtres et toutes les choses extérieurs, immédiatement tu sens dans ton cœur cette Présence, cette Force, cette g râce qui ne te quitte jamais.

   Et il n’y a pas d’autre remède. C’est le seul remède, pour tout le monde sans exception. À tous ceux qui souffrent, il faut dire la même chose : toute souffrance est le signe que la soumission n’est pas totale. a lors, lorsque tu sens en toi un « bang », comme ça, au lieu de dire : « oh, ça va mal » ou « les circonstances sont difficiles », tu dis : « Ma soumission n’est pas parfaite. » a lors ça va. a lors tu sens la g râce qui t’aide et te conduit, et tu vas de l’avant. e t un jour tu émerges dans cette paix que rien ne peut troubler. À toutes les forces contraires, à tous les mouvements contraires, à toutes les attaques, à toutes les incompréhensions, toutes les mauvaises volontés, tu réponds par le même sourire qui vient d’une confiance absolue en la g râce divine. e t c’est la seule solution, il n’y en a pas d’autre.

   Ce monde est un monde de conflit, de souffrance, de diffi ‑ culté, de tension ; il en est pétri. Il n’a pas encore changé, cela prendra encore un peu de temps pour changer. Et pour chacun il y a la possibilité d’en sortir. Si tu t’appuies sur la présence de la g râce suprême, c’est la seule issue.

 

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Émotion et l'amour - l'vital et psychique

Une émotion est-elle toujours un mouvement vital?

Ça dépend de quelle émotion et ça dépend aussi de ce qu'on appelle "émotion". Par exemple, il y a une condition dans laquelle, si on est mis en présence d'un mouvement psychique très précis, très clair, c'est-à-dire très distinctement psychique — cela arrive assez fréquemment —, l'émotion est tellement forte que les larmes viennent aux yeux. On n'est pas triste, on n'est pas heureux, ni l'un ni l'autre; ça ne correspond pas à un sentiment quelconque, mais c'est une intensité d'émotion qui provient d'un contact avec quelque chose qui est clairement, d'une façon précise, psychique; cela peut être en soi-même, mais c'est encore plus souvent en quelqu'un d'autre. Quand on est en contact avec une action, un mouvement, une manifestation d'ordre psychique, alors, tout d'un coup, les yeux se remplissent de larmes. Si on appelle cela une émotion, évidemment, c'est une émotion, n'est-ce pas. Mais, généralement, ça provient d'une chose : l'être physique a un besoin très peu conscient mais très intense du contact avec la vie psychique. Il se sent pauvre, dénué, isolé et abandonné quand il n'est pas en contact avec l'être psychique. Il n'y a pas un être physique sur un million qui le sache. Mais ces espèces d'impressions, n'est-ce pas, d'être comme perdu, suspendu, sans protection, sans soutien, manquant de quelque chose, on ne sait pas de quoi, quelque chose qu'on ne comprend pas mais qui vous manque, un vide quelque part, eh bien, cela arrive plus souvent qu'on ne le croit — les gens ne savent pas du tout ce que c'est. Mais alors, quand pour une raison quelconque, tout d'un coup, cette conscience se trouve en rapport avec un phénomène clairement psychique, se trouve en rapport avec les forces psychiques, les vibrations psychiques, l'impression est tellement forte, tellement forte que, certainement, le plus souvent, le corps peut à peine le contenir — c'est comme une joie trop grande, n'est-ce pas, qui déborde de tous les côtés —, qu'on ne peut pas le contenir, on ne peut pas le maintenir au-dedans de soi. Alors, ça, c'est comme ça... Il y a tout d'un coup une sorte de révélation, pas très consciente, pas clairement exprimée, mais la révélation de : c'est ça, c'est ça qu'il me faut. Et c'est tellement fort, tellement fort que ça donne une émotion, n'est-ce pas, qui est faite de tant de choses qu'on peut à peine exprimer ce que c'est. Ça, ce sont des émotions qui ne sont pas vitales.

Les émotions vitales sont tout à fait d'une autre nature — elles sont très claires, très précises, vous pouvez les exprimer d'une façon très nette; elles sont violentes, elles vous remplissent d'une... généralement d'intensité, d'agitation, quelquefois d'une grande satisfaction. Et puis alors, il y a l'opposé qui vient avec la même force. Et alors les gens... Il y a beaucoup de gens qui croient (c'est une chose dont nous avons parlé déjà plusieurs fois), il y a des gens qui s'imaginent qu'ils ne connaissent l'amour que quand l'amour est comme ça, quand l'amour est dans le vital, quand ça s'accompagne de tous les mouvements du vital, toute cette intensité, cette violence, cette précision, cet éclat, cette brillance. Et alors, quand ce n'est pas là, ils disent : "Oh, ce n'est pas de l'amour."

Et pourtant, c'est justement comme ça que l'amour se déforme : ce n'est déjà plus de l'amour, ça commence à être delà passion. Et, n'est-ce pas, c'est une erreur presque universelle parmi les êtres humains.

Il y à des gens qui sont pleins d'un amour psychique très pur, très haut, très désintéressé, qui n'en savent rien et croient j qu'ils sont froids, secs et sans amour parce qu'il n'y a pas ce ; mélange de la vibration vitale. Pour eux, l'amour commence avec cette vibration et finit avec elle aussi.

Alors, comme c'est une chose extrêmement instable, qui a des actions et des réactions et des violences de toutes sortes dans la dépression comme dans la satisfaction, pour les gens, l'amour est une chose extrêmement fugitive — ils ont des minutes d'amour dans leur vie. Ça peut durer, n'est-ce pas, quelques heures, et après on redevient terne et plat et on s'imagine que l'amour vous a quitté.

Comme je l'ai dit, il y a des gens qui sont tout à fait en dehors de ça, qui sont arrivés à maîtriser ça de telle façon que cela ne se mélange plus à rien, qui ont au-dedans d'eux cet amour psychique qui est tout fait d'oubli de soi, de don de soi, de compassion, de générosité, de grandeur de vie et qui est un grand pouvoir d'identification. Alors, la plupart des gens croient qu'ils sont froids ou indifférents... très gentils, ce sont des gens très gentils, n'est-ce pas, mais ils n'aiment pas ; et eux-mêmes quelquefois ils ne savent pas. J'en ai connu, n'est-ce pas, qui pensaient qu'ils n'avaient pas d'amour parce qu'ils n'avaient pas cette vibration vitale. Généralement, quand les gens parlent d'émotion, ce sont des émotions vitales dont ils parlent. Mais il y a un autre genre d'émotions, qui est d'un ordre infiniment supérieur et qui ne se manifeste pas de la même manière, qui a autant d'intensité, mais c'est une intensité sous contrôle, contenue, condensée, concentrée, qui est un pouvoir dynamique extraordinaire.

De vrais amours peuvent faire des choses extraordinaires, mais c'est rare. N'est-ce pas, toutes sortes de miracles peuvent se faire par amour pour celui qu'on aime, non pas pour tous, mais pour ceux ou celui qu'on aime. Mais alors, ça il faut que ce soit un amour libre de tous les mélanges du vital — c'est-à-dire un amour absolument pur et désintéressé qui ne demande aucune chose en échange, qui ne s'attend à aucune chose en échange.

CWM vol.15 Le 30 janvier 1951

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