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JNÂNA (La Connaissance) - Commentaires Quatrième Période (1969)

Commentaires Quatrième Période (1969)

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125-126 (Toute loi, si compréhensive ou tyrannique soit-elle, se heurte ...)

125 — Toute loi, si compréhensive ou tyrannique soit-elle, se heurte quelque part à une loi contraire qui fait échec à son action, la modifie, l'annule ou la déjoue.

126 — La loi la plus obligatoire de la Nature est seulement un processus fixe que le Seigneur de la Nature a formulé et dont Il se sert constamment. C'est l'Esprit qui l'a faite et l'Esprit peut la dépasser, mais nous devons d'abord ouvrir les portes de notre prison et apprendre à vivre dans l'Esprit plus que dans la Nature.

 

Il n'y a pas de loi de la Nature qui ne puisse être surmontée et changée si nous avons la foi que tout est régi par le Seigneur et que nous avons la possibilité d'entrer en contact direct avec Lui, si nous savons sortir de la prison des habitudes millénaires pour nous donner sans réserve à Sa volonté.

En vérité, il n'y a rien de fixe, tout est en perpétuel changement; et c'est cette transformation ascendante qui ramènera, d'étape en étape, cette création inconsciente et mortelle vers la conscience éternelle et toute-puissante du Seigneur.

3 août 1969

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127 (Les lois sont des processus ou des formules, mais l'âme se ...)

127 — Les lois sont des processus ou des formules, mais l'âme se sert des processus et dépasse les formules.

 

Les lois de la Nature ne sont impératives pour la nature physique que lorsque cette nature n'est pas sous l'influence de l'être psychique (l'âme); car l'être psychique est en possession du pouvoir divin qui peut se servir, pour ses propres fins, de tous les processus et de toutes les formules, et les transformer à volonté.

5 août 1969

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128-129 ("Vis selon la Nature", telle est la maxime de l'Occident, mais ...)

128 — "Vis selon la Nature", telle est la maxime de l'Occident, mais quelle nature? La nature du corps ou la nature qui dépasse le corps? C'est cela que nous devons d'abord déterminer.

129 — O fils de l'Immortalité, ne vis pas selon la Nature, mais selon Dieu; et contrains aussi la Nature à vivre selon la divinité qui est en toi.

 

Douce Mère,

Qu'est-ce que Sri Aurobindo veut dire ici par "''la nature qui dépasse le corps" ?

 

La nature qui dépasse le corps, c'est celle qui continue à vivre après la disparition du corps, c'est la nature psychique qui est immortelle et d'essence divine. Le psychique peut et doit prendre conscience du Divin qui est à son centre et s'unir consciemment à Lui.

7 août 1969

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130 (La Fatalité est la pré-connaissance de Dieu en dehors de l'Espace ...)

130 — La Fatalité est la pré-connaissance de Dieu en dehors de l'Espace et du Temps, qui voit tout ce qui doit arriver dans l'Espace et dans le Temps; ce qu'il a prévu, le Pouvoir et la Nécessité l'exécutent par le conflit des forces.

 

Douce Mère,

Si tout est prévu, quel est alors le rôle de l'aspiration et de l'effort humains?

 

Dans chaque domaine (physique, vital et mental) tout est prévu; mais l'intrusion d'un domaine supérieur (surmental et au-dessus) introduit dans les événements un autre déterminisme et peut changer le cours des choses. C'est cela que l'aspiration peut accomplir.

Quant à l'effort humain, il fait partie des choses déterminées et son rôle est prévu dans l'ensemble du jeu des forces.

9 août 1969

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131.-132.

131 — Ce n’est pas parce que Dieu a voulu et prévu toute chose que tu dois t’asseoir inactif et compter sur Sa providence, car ton action est l’une de Ses principales forces d’exécution. Lève-toi donc et agis, non pas avec égoïsme mais comme l’instrument circonstanciel et la cause apparente de l’événement qu’Il a prédéterminé.

132 — Quand je ne savais rien, j’abhorrais le criminel, le pécheur et l’impur, parce que j’étais moimême plein de crimes, de péchés et d’impuretés ; mais quand je fus nettoyé et que mes yeux furent dessillés, alors je m’inclinai en mon esprit devant le voleur et le meurtrier, et j’adorai les pieds de la prostituée ; car je vis que ces âmes avaient accepté le fardeau terrible du mal et drainé pour nous tous la plus grande part du poison bouillonnant de l’océan du monde.

 

Pour celui qui a pleinement réalisé que le monde n’est pas autre chose que l’Un Suprême dans Sa manifestation, toutes les notions morales humaines disparaissent nécessairement pour faire place à une vision d’ensemble où toutes les valeurs sont changées — ô combien changées !

14 août 1969

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133.

133 — Les Titans sont plus forts que les dieux parce qu’ils se sont mis d’accord avec Dieu pour affronter et porter le fardeau de Sa colère et de Son inimitié ; les dieux n’ont su accepter que le fardeau plaisant de Son amour et de Son extase plus aimable.

 

Pour bien comprendre ce que Sri Aurobindo veut vraiment dire, il faut connaître le merveilleux sens de l’humour qu’il avait dans sa pensée.

16 août 1969

(Quelques années auparavant, Mère avait répondu à la question suivante à propos du même aphorisme :) Alors les dieux sont des lâches ! Où donc est leur grandeur et leur splendeur ? Pourquoi adorons-nous des entités inférieures ? Et les Titans doivent être les plus aimables fils du Divin ?

 

Ce que Sri Aurobindo écrit là est un paradoxe pour éveiller les esprits un peu endormis. Mais il faut comprendre toute l’ironie contenue dans ces phrases et surtout l’intention qu’il met derrière les mots. D’ailleurs, lâches ou non, je ne vois aucune nécessité que nous adorions les dieux, petits ou grands. Notre adoration doit aller seulement au Seigneur Suprême, un en toutes choses et en tout être.

6 novembre 1961

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134.-136.

134 — Quand tu es capable de voir combien la souffrance est nécessaire à la félicité finale, l’échec à la réalisation totale et le délai à la rapidité ultime, alors tu peux commencer, si vaguement que ce soit, à comprendre quelque chose à la façon dont Dieu travaille.

135 — Toute maladie est un moyen d’arriver à une nouvelle joie de santé, tout mal et toute douleur, une préparation de la Nature à une béatitude et à un bien plus intenses, toute mort, une ouverture sur une immortalité plus vaste. Pourquoi et comment doit-il en être ainsi, tel est le secret de Dieu que seule l’âme purifiée de l’égoïsme peut pénétrer.

136 — Pourquoi ton mental ou ton corps souffrent-ils ? Parce que ton âme, derrière le voile, souhaite la douleur et y trouve une félicité ; mais si tu veux — et si tu persévères dans ta volonté —, tu peux imposer à tes éléments inférieurs la loi de l’esprit et sa félicité sans mélange.

 

Il n’y a qu’à tenter l’expérience et persévérer dans l’effort ; alors on trouvera que ce qui est affirmé ici est tout à fait vrai.

19 août 1969

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137.

137 — Il n’existe pas de loi de fer inexorable qui veuille que tel contact crée la douleur ou le plaisir ; c’est la manière dont ton âme reçoit du dehors l’assaut ou la pression du Brahman sur les différentes parties de ton être, qui détermine l’une ou l’autre de ces réactions.

 

Il est évident que le même événement ou le même contact produit chez l’un le plaisir et chez l’autre la souffrance, suivant l’attitude intérieure prise par chacun.

Et cette constatation mène sur le chemin d’une grande réalisation, car lorsqu’on a non seulement compris mais aussi senti que le Seigneur Suprême est l’auteur de toutes choses et que l’on reste constamment en contact avec Lui, toute chose devient l’effet de Sa Grâce et se change en félicité lumineuse et calme.

21 août 1969

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138.

138 — La force d’âme en toi, rencontrant la même force du dehors, n’arrive pas à harmoniser l’intensité du contact en termes d’expérience mentale et d’expérience corporelle ; par suite, tu éprouves une douleur, un chagrin ou un malaise. Si tu es capable d’apprendre à ajuster les réponses de la force en toi‑même aux questions de la force dans le monde, tu t’apercevras que la douleur devient agréable ou qu’elle se change en pur délice. La relation juste est la condition de la félicité, ritam la clef de l’ânanda.

 

Les êtres humains ont l’habitude de baser leur relation avec les autres sur les contacts physiques, vitaux et mentaux, c’est pourquoi il y a presque toujours discorde et souffrance. Si au contraire ils basaient leurs relations sur les contacts psychiques (d’âme à âme), ils s’apercevraient que derrière les apparences troublées, il y a une harmonie profonde et durable qui peut s’exprimer dans toutes les activités de la vie et grâce à laquelle le désordre et la souffrance seraient remplacés par la paix et la félicité.

28 août 1969

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139.

139 — Qui est le surhomme ? Celui qui peut s’élever au-dessus de cet individu mental humain fragmentaire aux yeux tournés vers la matière et se posséder lui-même, universalisé et déifié dans une force divine, un amour divin, une joie et une connaissance divines.

 

Le surhomme est en voie de formation maintenant et une nouvelle conscience s’est manifestée tout dernièrement sur la terre pour parfaire cette formation.

Mais il est peu probable qu’aucun être humain soit encore arrivé à cet accomplissement, d’autant plus qu’il doit s’accompagner d’une transformation du corps physique qui n’est pas encore accomplie.

30 août 1969

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140.

140 — Si tu gardes cet ego humain limité et crois être un surhomme, tu n’es que la dupe de ton propre orgueil, le jouet de ta propre force et l’instrument de tes propres illusions.

 

Il s’ensuit naturellement que tous les ambitieux qui se déclarent maintenant des surhommes ne peuvent être que des imposteurs ou des orgueilleux qui se trompent eux-mêmes et essayent de tromper les autres.

30 août 1969

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141.

141 — Nietzsche a vu le surhomme comme une âme de lion sortant de l’état de chameau, mais le vrai emblème héraldique, le signe du surhomme, est le lion assis sur le chameau qui se tient debout sur la vache de plénitude. Si tu ne peux pas être l’esclave de toute l’humanité, tu n’es pas capable d’en être le maître, et si tu ne peux pas rendre ta nature semblable à la vache d’abondance de Vasishtha afin que toute l’humanité puisse traire le pis son content, à quoi sert ta surhumanité léonine ?

 

Être l’esclave de toute l’humanité veut dire être prêt à servir l’humanité ; et se rendre semblable à la vache d’abondance veut dire être capable de distribuer en abondance toutes les forces, les lumières, les pouvoirs, dont l’humanité a besoin pour sortir de son ignorance et de son incapacité ; car s’il n’en était pas ainsi, un être surhumain serait un fardeau plutôt qu’une aide pour la terre.

31 août 1969

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142.

142 — Sois pour le monde comme un lion d’intrépidité et de souveraineté, comme un chameau de patience et de service, comme une vache de bienfaisance maternelle, tranquille et endurante. Repais-toi de toutes les joies divines comme le lion se repaît de sa proie, mais conduis aussi toute l’humanité dans ce champ infini d’extase luxuriante afin qu’elle s’y vautre et y pâture.

 

Telles sont les qualités requises pour la croissance de l’être jusqu’à sa divinisation ; c’est aussi un rappel qu’une transformation ne peut être complète sans l’ascension de l’humanité.

1er septembre 1969

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143.-144.

143 — Si l’Art ne sert qu’à imiter la Nature, alors mettez le feu à toutes les galeries de tableaux et ayons à la place des studios de photographie. C’est parce que l’Art révèle ce que la Nature cache, qu’un petit tableau vaut davantage que tous les joyaux des millionnaires et les trésors des princes.

144 — Si vous ne faites qu’imiter la Nature visible, vous produirez un cadavre, une esquisse sans vie ou une monstruosité ; la Vérité vit dans ce qui se trouve derrière et par-delà le visible et le sensible.

 

Douce Mère, On dit que la photographie est un intermédiaire de l’art moderne. Quelle est ton opinion à ce sujet ?

Tout dépend de l’usage que l’on fait de la photographie. Dans son but naturel et son usage courant, elle est documentaire ; et plus elle est exacte et précise, plus elle est utile.

Mais il est incontestable qu’il y a des artistes qui se servent de la photographie comme d’un moyen d’expression. Mais alors ce qu’ils font n’est plus une copie exacte de la Nature, c’est un arrangement de formes et de couleurs destiné à exprimer quelque chose d’autre qui est généralement caché par l’apparence physique.

4 septembre 1969

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145.

145 – O Poet, O Artist, if thou but holdest up the mirror to Nature, thinkest thou Nature will rejoice in thy work? Rather she will turn away her face. For what dost thou hold up to her there? Herself? No, but a lifeless outline and reflection, a shadowy mimicry. It is the secret soul of Nature thou hast to seize, thou hast to hunt eternally after the truth in the external symbol, and that no mirror will hold for thee, nor for her whom thou seekest.

 

Douce Mère, Quel est ce « symbole éternel » dont Sri Aurobindo parle ici ?

C’est l’âme secrète de la Nature qui est l’éternel symbole, et c’est la Vérité de cette âme que le poète et l’artiste doivent rechercher et exprimer.

7 septembre 1969

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146.-150.

146 — Je trouve en Shakespeare un universaliste bien plus grand et plus conséquent que chez les Grecs. Toutes ses créations sont des types universels, depuis Lancelot Gobbo et son chien jusqu’à Lear et Hamlet.

147 — Les Grecs ont recherché l’universalité en omettant toutes les nuances individuelles plus délicates ; Shakespeare l’a recherchée avec plus de succès en universalisant les détails de caractère individuels les plus rares. Ce que la Nature utilise pour nous cacher l’Infini, Shakespeare l’a utilisé pour révéler aux yeux de l’humanité l’Anantaguna dans l’homme.

148 — Shakespeare, qui inventa l’image du miroir présenté à la Nature, fut le seul poète qui ne condescendit jamais à copier, photographier ou imiter. Le lecteur qui voit en Falstaff, Macbeth, Lear ou Hamlet des imitations de la Nature, n’a pas l’oeil intérieur de l’âme ou a été hypnotisé par une formule.

149 — Où, dans la Nature matérielle, trouves-tu Falstaff, Macbeth ou Lear ? Elle en possède des ombres ou des suggestions, mais eux-mêmes la dominent de très haut.

150 — Pour deux sortes d’êtres, il est de l’espoir : pour l’homme qui a senti le contact de Dieu et qui a été attiré par lui, et pour le chercheur sceptique ou l’athée convaincu ; quant aux formulistes de toutes les religions et aux perroquets de la libre pensée, ce sont des âmes mortes qui suivent une mort qu’ils appellent vivre.

 

Douce Mère, Les « formulistes » des religions n’aident-ils pas les masses ordinaires en leur donnant une image de Dieu ?

Ne crois-Tu pas que la religion aide les gens ordinaires ?

Tout ce qui arrive, arrive par la volonté du Seigneur Suprême afin d’amener la création tout entière à la connaissance du Suprême.

Mais l’immense majorité de l’action agit par contraste et par négation. Et c’est ainsi que les religions agissent pour la majorité des soi-disant croyants qui suivent la religion sans avoir la foi et encore moins l’expérience.

14 septembre 1969

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151.

151 — Un homme alla trouver un savant avec le désir d’être instruit ; cet instructeur lui montra les révélations du microscope et du télescope, mais l’homme se mit à rire et dit : « Ce sont évidemment des hallucinations imposées à l’oeil par les verres dont vous vous servez comme instrument ; je ne croirai rien tant que vous ne m’aurez pas montré ces merveilles à l’oeil nu. » Alors le savant lui prouva, par beaucoup d’expériences et de faits concomitants, le bien-fondé de sa connaissance, mais l’homme se mit à rire encore et dit : « Ce que vous appelez preuve, moi je l’appelle coïncidence, et le nombre des coïncidences ne constitue pas une preuve ; quant à vos expériences, elles sont évidemment effectuées dans des conditions anormales et constituent une sorte d’aberration de la Nature. » Quand il fut mis en présence des résultats des mathématiques, il devint furieux et s’écria : « Ceci est visiblement une imposture, un charabia et une superstition ; voulez-vous essayer de me faire croire que ces absurdes chiffres cabalistiques ont une force et une signification réelles ? » Alors le savant le chassa comme un incorrigible imbécile, car il ne reconnut pas là son propre système de démenti et sa propre méthode de raisonnement négatif. Si nous désirons réfuter une enquête impartiale et sans parti pris, nous pouvons toujours trouver des polysyllabes très respectables pour couvrir notre refus, ou imposer des preuves et des conditions qui rendent l’enquête absurde.

 

Les savants, pour la plupart matérialistes, emploient le même procédé pour nier le savoir occulte et spirituel que les imbéciles ignorants pour nier la science.

Car ce qui est preuve évidente pour l’homme de bonne volonté devient imposture pour celui qui se refuse à apprendre.

17 septembre 1969

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152.-153.

152 — Quand notre mental est absorbé dans la matière, il pense que la matière est la seule réalité ; quand nous nous retirons dans une conscience immatérielle, nous voyons la matière comme un masque et nous sentons que l’existence dans la conscience a seule le cachet de la réalité. Lequel des deux est-il donc vrai ? Dieu seul le sait ; mais celui qui a les deux expériences peut dire aisément quelle condition est plus fertile en connaissance, plus puissante et plus heureuse.

153 — Je crois que la conscience immatérielle est plus vraie que la conscience matérielle. Parce que, dans la première, je connais ce qui m’est caché dans la seconde, et en même temps j’ai à ma disposition ce que le mental sait dans la matière.

 

Douce Mère, Comment peut-on toujours rester dans une conscience immatérielle ?

On ne peut pas et ce ne serait pas bon.

Sri Aurobindo ne parle pas ici de la conscience supérieure aux deux consciences matérielle et immatérielle dont il parle, c’est-à-dire de la conscience supramentale qui contient en ellemême toutes les autres consciences et peut ainsi tout savoir sur tous les plans de l’être. C’est à cette conscience-là qu’il faut aspirer, c’est elle qui peut nous apprendre la Vérité totale.

18 septembre 1969

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154.-156.

154 — L’Enfer et le Ciel n’existent que dans la conscience de l’âme. Très bien, mais il en est de même pour la terre et tous ses continents, ses mers et ses champs, ses déserts, ses montagnes et ses rivières. Le monde entier n’est rien autre qu’un arrangement de la vision de l’Âme.

155 — Il n’y a qu’une seule âme et qu’une seule existence, c’est pourquoi, tous, nous voyons une seule objectivité ; mais il est bien des noeuds du mental et de l’ego dans l’unique existence de l’âme, c’est pourquoi, tous, nous voyons l’Objet unique avec des lumières et des ombres différentes.

156 — Les idéalistes s’égarent ; ce n’est pas le Mental qui a créé les mondes, mais ce qui a créé le mental a créé les mondes aussi. Le mental voit mal parce qu’il voit partiellement et seulement des détails de ce qui est créé.

 

Douce Mère, De quelle façon l’idéalisme peut-il nous aider dans notre vie ici ?

Il semble que Sri Aurobindo parle ici d’une école de philosophie qui déclare que l’Idée a créé les mondes. Naturellement ceci est faux.

Les idéalistes qui se refusent à être les esclaves de la matière, peuvent ne pas être des adeptes de cette philosophie et peuvent aider par leur idéalisme à ne plus être les esclaves des désirs matériels.

22 septembre 1969

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157.-158.

157 — « Ainsi a dit Râmakrishna » et « ainsi a dit Vivékânanda ». Oui, mais je veux savoir aussi les vérités que l’Avatâr n’a pas exprimées en paroles et celles que le prophète a omises de ses enseignements. En Dieu, il y aura toujours beaucoup plus que ce que la pensée de l’homme a jamais conçu ou que la langue de l’homme a jamais prononcé.

158 — Qui était Râmakrishna ? Dieu manifesté dans un être humain ; mais derrière, il y a Dieu dans Son impersonnalité infinie et il y a Sa Personnalité universelle. Et qui était Vivékânanda ? Un coup d’oeil radieux de Shiva ; mais derrière lui se trouve le regard divin d’où il est venu, et Shiva lui-même et Brahmâ et Vishnu et ÔM qui surpasse tout.

 

  Douce Mère, Les Avatârs auront-ils encore besoin de naître sur la terre une fois que la conscience supramentale sera bien établie ?

Voilà une question à laquelle il sera plus facile de répondre quand le Supramental sera manifesté par des êtres vivants sur la terre.

J’avais toujours entendu dire que Sri Aurobindo était « le dernier Avatâr » ; mais sans doute est-il le dernier Avatâr dans un corps humain — après, on ne sait pas...

23 septembre 1969

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159.

159 — Celui qui ne reconnaît pas Krishna, le Dieu dans l’homme, ne connaît pas Dieu complètement ; celui qui connaît seulement Krishna, ne connaît même pas Krishna. Pourtant, la vérité opposée est aussi pleinement vraie : si tu peux voir Dieu tout entier dans une insignifiante petite fleur pâle et sans parfum, alors tu as saisi Sa suprême réalité.

 

Douce Mère, Une fois que l’on a pris le chemin du yoga de Sri Aurobindo, ne doit-on pas abandonner le culte de tous les autres dieux et déesses ?

Celui qui suit vraiment le chemin donné par Sri Aurobindo, dès qu’il commencera à avoir l’expérience de ce chemin, sera dans l’impossibilité de réduire sa conscience au culte de n’importe quel dieu ou déesse, ou même d’eux tous à la fois.

26 septembre 1969

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160.-161.

160 — Évite le piège aride d’une métaphysique creuse et la sèche poussière d’une intellectualité stérile. Seule vaut d’être acquise la connaissance qui peut être utilisée pour une félicité vivante et traduite en caractère, en action, en création et en être.

161 — Deviens et vis la connaissance que tu as ; alors ta connaissance est le Dieu vivant en toi.

 

Douce Mère, Jusqu’à quel point « la culture intellectuelle » peutelle nous aider sur notre chemin ?

Si la culture intellectuelle est poussée à son extrême limite, elle conduit le mental à la constatation insatisfaisante qu’il est incapable de savoir la Vérité et, chez ceux qui aspirent sincèrement, à la nécessité de se taire et de s’ouvrir dans le silence aux régions supérieures qui peuvent vous donner la connaissance.

27 septembre 1969

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162.

162 — L’évolution n’est pas terminée ; la raison n’est pas le dernier mot de la Nature, ni l’animal raisonnant sa forme suprême. Tel l’homme a émergé de l’animal, tel le surhomme émerge de l’homme.

 

Je voudrais voir l’anglais pour savoir à quel temps Sri Aurobindo a employé son verbe « émerge » — au présent ou au futur ?


Si c’est au futur, c’est une promesse que nous connaissons tous et à la réalisation de laquelle nous travaillons. Si c’est au présent... je n’ai rien à ajouter .1

29 septembre 1969

 


1 C’est en effet au présent. (En arričre)

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163.-164.

163 — Le pouvoir d’observer rigidement la loi est la base de la liberté ; c’est pourquoi, dans la plupart des disciplines, l’âme doit subir et accomplir la loi dans son être inférieur avant de pouvoir s’élever à la liberté parfaite de son être divin. Les disciplines qui commencent par la liberté sont faites seulement pour les êtres puissants et naturellement libres ou qui, en des vies antérieures, ont fondé leur liberté.

164 — Ceux qui sont incapables d’observer librement, pleinement et intelligemment la loi qu’ils se sont imposée à eux-mêmes, doivent être assujettis à la volonté des autres. C’est l’une des causes principales de la sujétion des nations. Une fois que leur égoïsme désordonné a été écrasé sous les pieds d’un maître, il leur est donné une nouvelle chance, ou, si elles ont de la force en elles, elles obtiennent une nouvelle chance de mériter la liberté par la liberté.

 

Douce Mère, Quelles sont ces disciplines qui « commencent par la liberté » dont Sri Aurobindo parle ici ?

Je suppose que Sri Aurobindo fait allusion aux diverses disciplines d’initiation qui étaient en pratique dans les diverses écoles initiatiques au temps où elles avaient de l’importance et de l’autorité.

Notre époque, devenue très matérialiste, ne donne plus la même importance ni la même autorité à ce genre d’écoles.

30 septembre 1969

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165.

165 — Observer la loi que nous nous sommes imposée à nous-mêmes plutôt que la loi des autres, telle est la signification de la liberté dans notre condition non régénérée. C’est seulement en Dieu et par la suprématie de l’esprit que nous pouvons jouir d’une liberté parfaite.

 

La liberté véritable est d’être en union constante avec le Divin et de ne faire que ce que le Divin nous fait faire.

Mais jusque-là, il vaut mieux s’imposer à soi-même une loi supérieure d’action et de conduite, et la suivre scrupuleusement, plutôt que d’obéir à la loi des autres hommes et des conventions sociales et morales.

1er octobre 1969

Douce Mère, Quand on vit dans une communauté, ne devient-il pas nécessaire, souvent, d’obéir aux lois imposées par les autres au lieu de suivre les disciplines que l’on voudrait pour soi-même ?

Il est évident que si l’on a choisi ou accepté de vivre dans une communauté, il faut suivre les lois de cette communauté, autrement on devient un élément de désordre et de confusion.

Mais une discipline acceptée volontairement ne peut pas nuire au développement intérieur et à la croissance de la conscience supérieure.

3 octobre 1969

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166.

166 — La double loi du péché et de la vertu nous est imposée parce que nous n’avons pas la vie idéale ni la connaissance intérieure qui guident l’âme spontanément et infailliblement vers son accomplissement. La loi du péché et de la vertu cesse pour nous quand le soleil de Dieu brille sur l’âme, dans la vérité et l’amour, en sa splendeur dévoilée. Moïse est remplacé par le Christ, le Shâstra par le Véda.1

 

Douce Mère, Crois-tu que cette idée de vertu et de péché ait fait aucun bien à l’humanité ?

Ainsi que Sri Aurobindo le dit, la loi de la vertu et du péché était sûrement nécessaire au progrès de l’humanité quand elle lui a été donnée, il y a plusieurs milliers d’années. Mais à présent, elle n’a plus ni sens ni utilité et ne devrait plus être écoutée.

Cela fait partie d’un passé qui ne devrait plus avoir d’autorité.

Mais pour qu’il puisse en être ainsi, il faut qu’elle soit remplacée par une loi plus lumineuse et plus vraie, et non par le désordre et la corruption.

4 octobre 1969

Et quelle est cette loi plus lumineuse? 2

C’est l’obéissance parfaite et spontanée à l’ordre divin qui doit remplacer toute loi.

26 septembre 1970

Douce Mère, Est-il bon de casser toutes les conventions sociales et morales, comme le fait la nouvelle génération ? Ces choses n’ont-elles aucune valeur ?

Ce qui a une valeur à une époque n’en a plus à une autre, à mesure que la conscience humaine progresse. Mais il faut prendre grand soin de remplacer la loi à laquelle on n’obéit plus par une loi plus haute et plus vraie qui favorise le progrès vers la réalisation future.

On n’a le droit de renoncer à une loi que lorsqu’on est capable de connaître et de suivre une loi supérieure et meilleure.

P.S. Relis ce que j’ai écrit hier, je te l’avais déjà expliqué.

5 octobre 1969

Comment suivre cette loi supérieure? 3

À chaque minute, faire ce que Dieu veut.

26 septembre 1970

 


1 Les Écritures (Shâstra) par la Connaissance (Véda). (vissza)

2 Cette question a été posée plus tard à Mère, au moment de la première publication de ces commentaires. (vissza)

3 Cette question a été posée plus tard à Mère, au moment de la première publication de ces commentaires. (vissza)

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167.

167 — Dieu en nous conduit toujours correctement, même lorsque nous sommes dans les chaînes de l’ignorance ; mais alors, bien que sûr, le but est atteint en décrivant des cercles et par des déviations.

 

Le but prévu par le Divin est toujours atteint, mais seuls ceux dont la conscience est unie à la Conscience Divine, l’atteignent directement et sciemment ; les autres — l’immense majorité de ceux qui ne sont conscients que de leur être extérieur — n’atteignent ce but qu’après avoir fait beaucoup de détours, qui parfois même semblaient tourner le dos à ce but.

6 octobre 1969

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168.-169.

168 — Dans le yoga, la croix est le symbole de l’union forte et parfaite de l’âme et de la nature ; mais du fait de notre chute dans les impuretés de l’ignorance, elle est devenue le symbole de la souffrance et de la purification.

169 — Le Christ est venu dans le monde pour purifier, non pour accomplir. Il a lui-même prévu l’échec de sa mission et la nécessité de son retour, le glaive de Dieu en main, dans un monde qui l’avait rejeté.

 

Douce Mère, Que représente « le glaive de Dieu » dans cet aphorisme ?

Le glaive de Dieu est le pouvoir auquel rien ne peut résister.

7 octobre 1969

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170.-171.

170 — La mission de Mahomet était nécessaire, autrement nous aurions pu finir par penser, dans l’exagération de notre effort de purification, que la terre était faite seulement pour le moine, et la cité seulement créée comme un vestibule du désert.

171 — Quand tout est dit, l’Amour et la Force ensemble peuvent finalement sauver le monde, mais pas l’Amour seul ni la Force seule. C’est pourquoi le Christ attendait une deuxième venue, et la religion musulmane, là où elle n’est pas stagnante, attend par les Imams la venue d’un Mehdi.

 

L’amour seul, tel que le Christ l’a prêché, n’a pu transformer les hommes. La force seule, telle que Mahomet l’a prêchée, n’a pas transformé les hommes, loin de là.

C’est pourquoi la conscience qui est à l’oeuvre pour transformer l’humanité unit la force à l’amour, et Celui qui devra réaliser cette transformation viendra sur terre avec le Pouvoir de l’Amour Divin.

10 octobre 1969

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172.

172 — La loi ne peut pas sauver le monde ; par conséquent les commandements de Moïse sont morts pour l’humanité et le Shâstra des brâhmanes est corrompu et mourant. La loi transformée en liberté est le libérateur. Non le pandit mais le yogi, non la vie monastique mais le renoncement intérieur au désir, à l’ignorance et à l’égoïsme.

 

C’est d’une clarté indiscutable, et c’est justement ce que nous essayons de faire. Mais la nature humaine est rebelle et trouve difficile d’obtenir la liberté au prix du renoncement au désir, à l’ignorance et à l’égoïsme.

La plupart des êtres humains préfèrent l’esclavage du désir, de l’ignorance et de l’égoïsme plutôt que la liberté sans eux.

13 octobre 1969

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173.-174.

173 — Même Vivékânanda avait admis une fois, poussé par l’émotion, ce sophisme qu’un Dieu personnel serait trop immoral pour être toléré, et que le devoir de tout homme de bien serait de Lui résister. Mais si une Volonté, une Intelligence supramorale et toute-puissante gouverne le monde, il est sûrement impossible de Lui résister ; notre résistance ne pourrait que servir Ses fins et en réalité serait dictée par Lui. N’est-il donc pas préférable, au lieu de condamner ou de nier, de L’étudier et de Le comprendre ?

174 — Si nous voulons comprendre Dieu, nous devons renoncer à nos critères humains égoïstes et ignorants, ou bien les ennoblir et les universaliser.

 

Selon la compréhension humaine, le monde est terriblement immoral, plein de souffrance et de laideur, surtout depuis l’apparition de l’espèce humaine. Ainsi, il est difficile pour la conscience humaine d’admettre que ce monde soit l’oeuvre d’un Dieu personnel, car, pour l’homme, cela paraît être l’oeuvre d’un monstre tout-puissant.

Mais Sri Aurobindo ajoute qu’il est préférable de tâcher de comprendre au lieu de condamner.

Et la meilleure façon de comprendre n’est-elle pas de s’unir à cette Conscience Suprême pour voir comme Elle voit et comprendre comme Elle comprend ? Ceci est certainement la seule vraie sagesse.

Et le yoga est la vraie manière de s’unir au Suprême.

15 octobre 1969

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175.

175 — Parce qu’un homme bon meurt ou échoue et que le méchant vit et triomphe, devons-nous en conclure que Dieu est mauvais ? Je ne vois pas la logique de cette conséquence. Je dois d’abord être convaincu que la mort et l’échec sont un mal ; je pense, parfois, lorsqu’ils nous viennent, qu’ils sont notre suprême bien momentané. Mais nous sommes les dupes de notre coeur et de nos nerfs et nous soutenons que ce qu’ils n’aiment pas ou ne désirent pas, doit évidemment être un mal !

 

Douce Mère, Mais que dire de ceux qui ont de la malchance et qui échouent toujours en tout ce qu’ils font ?

D’abord, une fois pour toutes, il faut savoir que la chance n’existe pas, ni bonne ni mauvaise.

Ce qui apparaît à notre ignorance comme une chance, est tout simplement l’effet de causes que nous ignorons.

Il est certain que pour celui qui a des désirs, si ces désirs ne sont pas satisfaits, c’est un signe que la Grâce Divine est avec lui et veut, par l’expérience, le faire progresser rapidement en lui apprenant que la soumission volontaire et spontanée à la Volonté Divine est un beaucoup plus sûr moyen d’être heureux dans la paix et la lumière que la satisfaction de n’importe quel désir.

17 octobre 1969

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176.-177.

176 — Quand je regarde derrière moi ma vie passée, je vois que si je n’avais pas échoué et souffert, j’aurais perdu les bénédictions suprêmes de ma vie ; et cependant, au moment de la souffrance et de l’échec, j’étais fâché et j’avais le sentiment d’une calamité. Parce que nous ne pouvons rien voir d’autre que ce qui est juste sous notre nez, nous nous laissons aller à tous ces cris et ces reniflements. Soyez silencieux, ô coeurs stupides ! Tuez l’ego, apprenez à voir et à sentir vastement, universellement.

177 — La vision et le sentiment cosmiques parfaits sont la guérison de toute erreur et de toute souffrance ; mais la plupart des hommes réussissent seulement à élargir l’étendue de leur ego.

 

Douce Mère, Qu’est‑ce que la « vision et le sentiment cosmiques » et comment peut-on y parvenir ?

Cela veut simplement dire la vision de toute la terre à la fois et le sentiment qui résulte de cette vision du tout. Ce tout contient toute chose en même temps, la lumière et l’obscurité, la souffrance et le plaisir, le bonheur et le malheur, et tout ensemble fait une vibration d’adoration tournée vers le Divin comme tous les bruits entendus ensemble font la suprême invocation au Divin : ÔM.

18 octobre 1969

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178.

178 — Les hommes disent et pensent : « Pour mon pays ! », « Pour l’humanité ! », « Pour le monde ! », mais en fait ils veulent dire : « Pour moimême, vu dans mon pays ! », « Pour moi-même, vu dans l’humanité ! », « Pour moi-même, représenté selon ma fantaisie comme le monde ! » C’est peut-être un élargissement, mais ce n’est pas la libération. Être au large et être dans une large prison ne sont pas une même condition de liberté.

 

Pour être libre, il faut sortir de la prison. La prison, c’est l’ego, le sens de la personnalité séparée. Pour être libre, il faut s’unir consciemment et totalement au Suprême et, par cette identification, briser les limites de l’ego et supprimer l’existence même de l’ego en s’universalisant, quoique l’individualisation de la conscience soit préservée.

19 octobre 1969

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179.

179 — Vis pour Dieu dans ton voisin, Dieu en toimême, Dieu dans ton pays et le pays de ton ennemi, Dieu dans l’humanité, Dieu dans l’arbre, la pierre et l’animal, Dieu dans le monde et hors du monde ; alors tu seras dans le droit chemin de la libération.

 

Il n’y a rien à ajouter. C’est vrai, de toute évidence vrai, et pour être sûr, il faut en faire l’expérience, car seule l’expérience est absolument convaincante.

21 octobre 1969

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180.

180 — Il y a des éternités moindres et plus grandes ; car l’éternité est un terme de l’âme et peut exister dans le temps autant qu’elle peut le dépasser. Quand les Écritures disent : shâshwatîh samâh , elles entendent une longue étendue et permanence de temps ou des âges difficilement mesurables ; seul Dieu Absolu a l’éternité absolue. Cependant, quand on va au-dedans, on voit que toutes choses sont réellement éternelles ; il n’y a pas de fin, pas plus qu’il n’y a jamais eu de commencement.

 

Douce Mère, Comment peut-on avoir l’expérience de l’éternité ?

En s’unissant à l’Éternel, c’est-à-dire au Divin.

23 octobre 1969

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181.-182.

181 — Quand tu appelles quelqu’un d’autre « imbécile », comme il t’arrive parfois, n’oublie pas cependant que tu as été toi-même le suprême imbécile dans l’humanité.

182 — Dieu aime à jouer le sot à propos ; l’homme le fait à propos et hors de propos. C’est la seule différence.

 

Douce Mère, Depuis plusieurs années, presque tous nos enfants, grands et petits, ont l’habitude de toujours utiliser des mots vulgaires dans leur langage quotidien. Par exemple, ils ponctuent chaque phrase par des mots comme « idiot », « fou », etc., et autres expressions indiennes similaires, sans aucune intention mauvaise. Comment peut-on les aider à éliminer cette mauvaise habitude si répandue ?

Le seul remède est d’apprendre à réfléchir avant de parler et de ne dire que les mots absolument indispensables à l’expression de sa pensée.

Moins on parle, mieux cela vaut. Et s’il est indispensable de communiquer quelque chose aux autres ou à un autre, il est sage de ne prononcer que juste les mots indispensables, rien de plus.

24 octobre 1969

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183.-184.

183 — Au point de vue bouddhique, avoir sauvé une fourmi qui se noyait est une oeuvre plus grande que d’avoir fondé un empire. L’idée contient une vérité, mais c’est une vérité qui peut facilement être exagérée.

184 — Exalter indûment une vertu — même la compassion — par-dessus toutes les autres, c’est couvrir de sa main les yeux de la sagesse. Dieu avance toujours vers une harmonie.

 

Toute exagération, tout exclusivisme, est un manque d’équilibre et une faute à l’égard de l’harmonie, et par conséquent une erreur pour celui qui recherche la perfection. Car la perfection ne peut exister que dans une suprême harmonie.

28 octobre 1969

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185.-186.

185 — Tant que ton âme fait des distinctions, la pitié peut être réservée pour les animaux qui souffrent ; mais l’humanité mérite de toi quelque chose de plus noble : elle demande l’amour, la compréhension, la camaraderie, l’aide de l’égal et du frère.

186 — Les contributions du mal au bien du monde, et le mal que l’homme vertueux fait parfois, désolent l’âme amoureuse du bien. Pourtant, ne sois pas désolé ni confondu, mais plutôt étudie et comprends calmement les voies de Dieu dans l’humanité.

 

Sri Aurobindo means that there is a height in the consciousness where the ordinary notions of good and bad lose all their value.

Et il nous conseille, au lieu d’être affectés par la manière dont se passent les choses sur la terre, de nous élever dans la conscience jusqu’à la communion avec le Divin, alors nous comprendrons pourquoi les choses sont ainsi.

29 octobre 1969

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187.-188.

187 — Dans la Providence de Dieu, le mal n’existe pas ; seul le bien existe, ou sa préparation.

188 — La vertu et le vice furent faits pour la lutte et le progrès de ton âme ; quant aux résultats, ils appartiennent à Dieu, qui s’accomplit par-delà le vice et la vertu.

 

Le vice et la vertu sont des inventions de la pensée humaine pour les besoins de l’évolution et du progrès — mais dans la Conscience Divine, vice et vertu n’existent pas.

L’univers tout entier est dans une lente évolution ascendante vers Ce qu’il doit manifester.

30 octobre 1969

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189.-191.

189 — Vis au-dedans ; ne sois pas bouleversé par les circonstances extérieures.

190 — Ne prodigue pas partout tes aumônes avec une charité ostentatoire ; comprends et aime quand tu aides. Que ton âme croisse au-dedans de toi.

191 — Aide les pauvres tant que les pauvres sont près de toi ; mais aussi étudie et fais effort pour qu’il n’y ait plus de pauvres à secourir.

 

Vivre au-dedans dans une constante aspiration vers le Divin, cela nous rend capables de regarder la vie avec un sourire et de rester en paix, quelles que soient les circonstances extérieures.

Quant aux pauvres, Sri Aurobindo dit que de leur venir en aide est bien, pourvu que cela ne soit pas une vaniteuse ostentation de charité, mais qu’il est bien supérieur de chercher le remède de la misère pour qu’il n’y ait plus de pauvres sur la terre.

31 octobre 1969

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192.

192 — L’ancien idéal social de l’Inde exigeait du prêtre une simplicité de vie volontaire, la pureté, le savoir et l’enseignement gratuit de la communauté ; du prince, elle exigeait la guerre, le gouvernement, la protection du faible et le don de sa vie sur le champ de bataille ; du marchand, le commerce, le gain et le retour de ses gains à la communauté par de libres dons ; du serf, de travailler pour tous les autres et d’acquérir des possessions matérielles. En compensation de sa servitude, il était exempté de l’impôt de l’abnégation, de l’impôt du sang et de l’impôt sur ses richesses.

 

Au début, environ six mille ans passés, ceci était tout à fait vrai, et chacun était classé selon sa nature. Ensuite, c’est devenu une commodité sociale (d’après la naissance) rigide et de plus en plus arbitraire, par laquelle la vraie nature de l’individu était complètement ignorée. Étant devenue une conception fausse, elle devait disparaître.

Mais peu à peu, avec le progrès humain, les occupations humaines se trouvent de plus en plus classées d’une façon similaire (d’après la nature et les capacités de chacun), moins rigide, mais beaucoup plus vraie.

7 novembre 1969

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193.-196.

193 — L’existence de la pauvreté est la preuve d’une société injuste et mal organisée, et nos charités publiques ne sont que le premier éveil tardif d’une conscience de voleur.

194 — Vâlmîki, notre ancien poète épique, inclut parmi les signes d’un état social juste et éclairé, non seulement l’instruction universelle, la moralité et la spiritualité, mais ceci aussi, que nul ne soit obligé de manger une nourriture grossière, que tous soient rois et oints, et que personne ne vive comme un mesquin et méprisable esclave du luxe.

195 — L’acceptation de la pauvreté est noble et bienfaisante pour une classe ou un individu, mais elle devient fatale et appauvrit la richesse de la vie et son épanouissement si elle est perversement organisée et que l’on en fasse un idéal général ou national.

196 — La pauvreté n’est pas plus une nécessité pour la vie sociale que ne l’est la maladie pour un corps naturel ; de mauvaises habitudes de vie et l’ignorance de notre organisation vraie sont, dans les deux cas, les causes pécheresses d’un désordre évitable.

 

Douce Mère,
Un jour viendra-t-il où il n’y aura plus de pauvres et plus de souffrances dans le monde ?

Ceci est absolument certain pour tous ceux qui comprennent l’enseignement de Sri Aurobindo et ont foi en lui.

C’est avec l’intention de créer un endroit où il puisse en être ainsi que nous voulons fonder Auroville.

Mais pour que cette réalisation soit possible, il faut que chacun fasse effort pour se transformer lui-même, car la majorité des souffrances des êtres humains est le produit de leurs propres erreurs, physiques et morales.

8 novembre 1969

Comment crois-tu qu’à Auroville il n’y aura plus de souffrance — tant que les gens qui viendront vivre à Auroville seront des hommes de ce même monde, nés avec les mêmes faiblesses et les mêmes défauts ?

Je n’ai jamais pensé qu’il n’y aurait plus de souffrance à Auroville, parce que les hommes, tels qu’ils sont, aiment la souffrance et l’appellent, tout en la maudissant.

Mais on tâchera de leur enseigner à aimer vraiment la paix et à essayer de pratiquer l’égalité d’âme.

C’est de la pauvreté involontaire et de la mendicité dont je voulais parler.

La vie à Auroville sera organisée de telle sorte que cela n’existera pas — et si des mendiants viennent du dehors, ou bien ils devront partir, ou bien on les hospitalisera et leur apprendra la joie du travail.

9 novembre 1969

Quelle est la différence fondamentale entre l’idéal de l’Ashram et celui d’Auroville ?

Il n’y a pas de différence fondamentale dans l’attitude à l’égard de l’avenir et du service du Divin.

Mais les gens de l’Ashram sont considérés comme ayant consacré leur vie au yoga (excepté naturellement les élèves qui ne sont ici que pour leurs études et à qui l’on ne demande pas d’avoir fait leur choix dans la vie).

Tandis qu’à Auroville, la seule bonne volonté de faire une expérience collective pour le progrès de l’humanité suffit pour être admis.

10 novembre 1969

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